Syndrome du « chat bouché » : comment limiter les récidives

17/04/2020

Syndrome du « chat bouché » : comment limiter les récidives

Les atteintes du bas appareil urinaire (ABAU) sont de plus en plus fréquentes chez le Chat.
Parmi les raisons qui expliquent cette évolution, il semblerait qu’il y ait un lien avec le mode et le lieu de vie du chat :
nos félins vivent de plus en plus souvent en appartement, dans un milieu qu’ils ressentent comme anxiogène. Une des complications de cette maladie est la formation d’un bouchon sur les voies urinaires, empêchant le chat d’éliminer ses urines. Il faut alors réagir rapidement, sinon l’issue est fatale.
Il existe toutefois des astuces simples pour limiter les risques d’apparition ou de récidive de ces atteintes.
 
 

Pourquoi les voies urinaires d’un chat se bouchent-elles ?

Le chat est un animal vivant en permanence dans un état de stress : il est à la fois prédateur et proie ! Dans son milieu naturel, il observe en permanence les dangers, le plus souvent perché ou tout au moins hors d’atteinte de ces dangers. Son stress est alors équilibré. Lorsque le chat vit dans un milieu restreint, un appartement par exemple, il ne peut ni identifier les dangers qu’il perçoit, ni parfois même se mettre à l’abri. Ceci génère une situation d’angoisse, qui pourra avoir à terme des conséquences néfastes, comme les ABAU.
 
En effet, la vessie est une des cibles de l’angoisse chez les chats, provoquant une cystite et la formation de mucus par la paroi vésicale. Ce mucus s’engageant dans les voies urinaires est susceptible de les obstruer.
Même sans atteindre le stade de l’obstruction, ces atteintes restent très douloureuses et conduisent à des troubles du comportement qui doivent attirer votre attention : le chat est prostré, mange moins et devient « sale ». Il urine dans des endroits inhabituels, parfois juste à côté de sa litière. Dans ce cas, il est urgent d’aller consulter votre vétérinaire.
 
 

Limiter l’anxiété, c’est fondamental !

En effet, c’est la cause initiale des ABAU, autrement appelées cystites idiopathiques (ou plus rarement cystites de stress). On veillera donc à aménager dans le lieu de vie du chat, des aires de repos en hauteur où il pourra observer et se réfugier.
Si plusieurs chats cohabitent, il faudra veiller à « enrichir » le milieu de vie en multipliant les points d’alimentation, de boisson, les litières, les couchages, afin que chaque chat puisse en disposer quand il le souhaite.
Un chat qui ne peut accéder à son alimentation à cause d’un congénère angoissera davantage, avec comme conséquences ces deux risques :
- La prise de poids puisqu’il va surconsommer dès qu’il pourra avoir accès à sa nourriture,
- Plus grand risque d’être sujet à une ABAU. 
Votre vétérinaire dispose également de solutions, phéromones ou compléments alimentaires, qui donnent d’excellents résultats pour limiter l’angoisse de votre chat.
 

 
Augmenter la consommation d’eau

Ceci permet de « rincer » la vessie, et de limiter l’action irritante des urines sur la paroi par le biais d’une plus grande dilution. On constate en effet que si les urines sont plus diluées, les ABAU sont moins fréquentes. Les chats n’étant pas de grands buveurs, il faudra donc stimuler la prise de boisson. Multiplier les points d’eau est pour cela nécessaire. Les sources d’eaux devront également être variées : eau du robinet, eau de source, fontaines à eau...
 
 

Agir par l’alimentation

Dans certains cas, les bouchons se chargent en cristaux. Ceci est le plus souvent lié à une alimentation inadaptée.
Votre vétérinaire peut vous proposer des aliments formulés spécialement pour limiter les ABAU.
Les présentations humides (barquettes ou sachets) ont montré une meilleure action, puisqu’elles contribuent à l’apport en eau. On pourra aussi fabriquer des glaçons à base de jus de viande bouillie qui en fondant dans l’eau la parfumeront et stimuleront la consommation. Vous pourrez aussi humidifier les croquettes de votre chat : certains l’acceptent facilement.
Il faudra également veiller au diamètre des récipients : certains chats ont du mal à boire si le diamètre est trop étroit ! 
 
 

Limiter les pertes d’eaux respiratoires

Les chats ont plus souvent tendance à présenter des bouchons au début de l’été et à l’entrée de l’hiver. Ceci s’explique, notamment, par une augmentation des pertes en eau par la respiration, à ces périodes ou l’air est plus sec (chaleur estivale ou assèchement par les radiateurs). Ces pertes hydriques engendrent une plus grande concentration des urines et la réduction de leur volume Il faut donc être particulièrement vigilant à ces périodes de l’année, et penser à compenser cette perte hydrique. Pour cela, on pourra stimuler la prise de boisson, avoir recours à des aliments humides, et disposer des humidificateurs près des radiateurs pour augmenter l’hygrométrie (idéalement vers 60%). 
 
Si votre chat a déjà présenté un épisode de bouchon, votre vétérinaire pourra, par exemple, vous proposer de mesurer plus régulièrement la densité des urines de votre compagnon, afin de « piloter » la consommation d’eau. Il existe des litières spéciales qui permettent cet examen sans avoir à apporter votre chat à la clinique.
 
 

Conclusion

N’hésitez pas à aborder avec l’équipe vétérinaire les solutions qui permettent de limiter l’anxiété de votre compagnon, et de favoriser la bonne santé de ses voies urinaires. Des mesures souvent simples et peu contraignantes existent pour contribuer à limiter fortement les risques.